Article de presse

Hoverboard, monoroue, segway : une offre d’assurance encore balbutiante.

septembre 2018

L’assurance responsabilité civile est obligatoire pour les nouveaux véhicules électriques individuels. Les contrats dédiés sont, pour l’heure, encore rares.
Trottinette électrique, gyropode (segway), hoverboard, monoroue : de nouveaux moyens de locomotion se développent. Ces nouveaux véhicules électriques individuels (NVEI) ou « engins de déplacement personnel » (EDP ) pourraient-ils être à l’origine d’un nouveau marché ?

Selon un sondage réalisé par Aviva, 1,8 million de Français en utiliseraient aujourd’hui et le potentiel d’usagers pourrait même atteindre 8,5 millions. Le parc serait aujourd’hui compris entre 400 000 et 500 000, selon Mobility Urban, une enseigne de distribution de NVEI interrogée par Optimind. La société de conseil a passé en revue l’offre d’assurance pour les NVEI : elle est aujourd’hui peu développée. Surtout, il n’existe pas de solution dédiée et d’offre assurance pour ces engins en dehors des contrats d’assurance auto ou MRH existants. Les assureurs traditionnels refusent, en effet, d’assurer ces NVEI si le client ne fait pas déjà partie de leur portefeuille.

Une RC obligatoire

La loi oblige les conducteurs de NVEI à souscrire une assurance responsabilité civile pour les dommages qu’ils pourraient causer à des tiers. Le plus souvent, les assureurs étendent donc la garantie RC vie privée contenue dans les contrats d’assurance multirisques habitation. Ils peuvent aussi développer des contrats spécifiques, selon des critères tels que la vitesse et la motorisation. Mais les politiques restent disparates et diverses, selon les assureurs, remarque Optimind. Ainsi, la plupart des assureurs (80%) considèrent qu’au-delà de 6 km/h, un contrat dédié est nécessaire. La loi stipule, en effet, qu’au-dessus de 6 km/h, ces engins doivent circuler sur la voie au même titre que les voitures et autres deux-roues motorisés. Une limite de vitesse qui peut toutefois varier d’un assureur à l’autre.
De même, certains choisissent de retenir le critère de la motorisation : si l’engin peut se déplacer seul, son conducteur doit souscrire une « assurance engins spéciaux » couvrant la RC mais aussi, en option, le vol et les dommages matériels. Les vélos et trottinettes électriques non motorisés sont couverts par le contrat MRH. D’autres encore proposent des contrats auto adaptés. La protection corporelle du conducteur n’est, elle, pas incluse dans le contrat MRH et nécessite de souscrire un contrat spécifique.

Pas de segmentation tarifaire

En tout état de cause, l’assurance des NVEI reste aujourd’hui assimilable à une garantie optionnelle et ne devrait pas entraîner de nouveaux modèles de tarification. En effet, souligne Optimind, le coût de ces engins – compris entre 200 et 6000€ - reste trop bas pour que leurs conducteurs acceptent de payer une prime importante. Pour les assureurs, également, mettre en place une segmentation serait trop coûteux. Pour l’heure, observe Optimind, les prix sont donc fixes quel que soit le profil du conducteur. A l’avenir, en revanche, de nouvelles solutions d’assurance « peu coûteuses » incluant le remplacement du véhicule en cas de casse ou de vol ou le prêt en cas de réparation pourraient voir le jour en dehors des contrats auto ou MRH, estime Optimind.

Média

L'Argus de l'assurance

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