Article de presse

Comment la loi Pacte pourrait faire bouger les lignes.

Épargne retraite et assurance-vie

juin 2018

Les règles du jeu vont encore changer pour les épargnants. Six mois après avoir remis à plat la fiscalité des placements financiers, le gouvernement a détaillé lundi dernier une réforme des produits d'épargne dans le cadre du projet de loi Pacte avec le double objectif de favoriser le développement de l'épargne retraite et de faire enfin émerger un contrat d'assurance-vie alternatif aux supports existants. Reste à savoir si les modalités de la réforme sont de nature à changer les habitudes d'épargne des Français.

L'épargne retraite est-elle vraiment simplifiée ?
Plutôt que de laisser les épargnants se perdre dans le maquis des dispositifs d'épargne retraite, la loi Pacte propose d'instaurer trois types de produits. Elle distingue d'abord un produit d'épargne retraite individuel (successeur du PERP et du Madelin). Viennent ensuite deux produits collectifs. Le premier, à l'image de l'actuel Perco, a vocation être proposé à l'ensemble des salariés d'une entreprise et à être abondé par l'épargne salariale. Le second sera proposé à certaines catégories de salariés. "On complique sous couvert de simplification", tacle Philippe Crevel, directeur du Cercle de l'Épargne, notant qu'il peut y avoir une fiscalité différente selon le mode d'abondement d'un produit. "La simplification est vraiment là", juge au contraire David Charlet, président de l'Anacofi, une organisation qui représente notamment des conseillers en gestion de patrimoine.

La flexibilité promise dopera-t-elle l'épargne retraite ?
C'est le pari du gouvernement. Pour rendre l'épargne retraite plus séduisante, il promet la transférabilité totale des avoirs entre les supports. Surtout, il assure les sommes placées par leurs soins ou issues de l'épargne salariale sous la forme d'un capital et non d'une rente. "Le comportement des épargnants dépendra de la différence de traitement fiscal applicable aux sorties en rente et en capital, qui sera déterminée en loi de finances", note prudemment l'étude d'impact de la loi Pacte. Mais, "quand on demande aux particuliers ce qui les rebute dans l'épargne retraite, ils disent que c'est illiquidité et la sortie en rente", assure Cyril Blesson, associé du cabinet Pair conseil. A ses yeux, la possibilité de sortir en capital pourrait donc "changer un peu la donne." Elle est "de nature à lever ex ante une part de l'inhibition à placer sur des produits d'épargne retraite. Cependant, cela ne devrait pas être suffisant du fait d'un blocage à très long terme", estime notamment Alain Tourdjman, directeur des études chez BPCE.

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Les Echos

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